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Page:Valéry - Regards sur le monde actuel, 1931.djvu/18

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truisent des traités si bien raisonnés, si sagaces, si riches en jugements profonds sur l’homme et sur l’évolution des affaires, que nous ne pouvons penser que les choses se soient engagées et développées différemment.

De tels travaux sont des merveilles de l’esprit. Il en est que rien ne passe dans la littérature et dans la philosophie ; mais il faut prendre garde que les affections et les couleurs dont les premiers nous séduisent et nous amusent, la causalité admirable dont les seconds nous persuadent, dépendent essentiellement des talents de l’écrivain et de la résistance critique du lecteur.

Il n’y aurait qu’à jouir de ces beaux fruits de l’art historique et nulle objection ne s’élèverait contre leur usage, si la politique n’en était tout influencée. Le passé, plus ou moins fantastique, ou plus