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Page:Valéry - Regards sur le monde actuel, 1931.djvu/31

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fice de relations et de prévisions se dégage des contrastes et des séquences. L’œil, et le tact, et les actes se coordonnent en une table à plusieurs entrées, qui est le monde sensible, et il arrive enfin — événement capital ! — qu’un certain système de correspondances soit nécessaire et suffisant pour ajuster uniformément toutes les sensations colorées à toutes les sensations de la peau et des muscles. Cependant les forces de l’enfant s’accroissent, et le réel se construit comme une figure d’équilibre en laquelle la diversité des impressions et les conséquences des mouvements se composent.

L’espèce humaine s’est comportée comme cet être vivant le fait quand il s’anime et se développe dans un milieu dont il explore peu à peu et assemble par tâtonnements et raccords successifs les propriétés et l’étendue. L’espèce a reconnu lentement et irrégulièrement la figure superficielle de la terre ; visité et