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Page:Vallès - Le Bachelier.djvu/215

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m’accueille, il faudrait coucher à deux avec un limousin.


J’en fais de ces garnis, j’en monte de ces escaliers !…

Je me trompe quelquefois du tout au tout.

Rue de la Parcheminerie, je croyais avoir découvert ce qu’il me faut, quand la propriétaire m’a posé une question qui équivalait à celle-ci : « Est-ce que vous vivez des produits de la prostitution ? »

Sur ma réponse négative :

« Mais alors quelles sont vos ressources, vous n’avez donc pas d’état ? »

Du haut de l’escalier, elle m’a encore regardé avec mépris :

« Va donc ! Hé ! feignant ! »


Enfin je suis tombé sur un logement qu’on ne voulait pas me montrer d’abord.

Le propriétaire me regardait du haut en bas et consultait sa femme au lieu de répondre à mes questions. — Quel étage ? Est-ce libre tout de suite ?…

Il se grattait les cheveux sous sa casquette et avait l’air de faire de grands calculs.

« Je crois que ça pourra aller », a-t-il dit cependant, au bout d’un moment.

Se tournant vers moi :

« Combien avez-vous ? »

Je crois qu’il me demande mes ressources et m’apprête à répondre.