Page:Vallès - Le Bachelier.djvu/221

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Un vêtement complet, un chapeau mou tout neuf !

On parle aussi de cinq livres de beurre salé.

Si Legrand a reçu cinq livres de beurre salé, il aurait bien fait de m’en apporter un peu, avant d’aller dans le monde ! On va dans le monde, on étale ses grâces, on fait le talon rouge, et on laisse des amis seuls dans leur renfoncement.

Je n’ai rien fait à Legrand pour qu’il me cache son beurre. Il sait pourtant qu’un demi-quart m’aurait rendu service !


Je passe des journées bien longues et des nuits bien courtes — trop courtes de jambes, décidément. — Ce n’est pas tout à fait assez, deux pouces de marge !… C’est monotone, presque humiliant de vivre en chien de fusil, l’estomac vide… Il crie, cet estomac, mes boyaux font un tapage ! Et comme c’est tout petit, ça vous assourdit.

Je n’ai toujours comme ressource habituelle que le poisson d’en bas. Il commence à me faire horreur ! J’ai eu l’énergie de demander des queues — pas toujours des têtes ! On m’a donné des queues, mais c’est la même pâte ; il me semble que je mange de la chandelle en beignets. Je suis sûr qu’avec une mèche un merlan m’éclairerait toute la nuit.


Qui est là ?

Je dormais les jambes en l’air ! J’ai arrangé un petit appareil — comme on met dans les hôpitaux pour que les malades accrochent leurs bras. Ce n’est pas