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Page:Vallès - Le Bachelier.djvu/76

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aux cadavres républicains une oraison funèbre scandée à coups de canon.

Est-ce que je sais au juste pourquoi je voudrais la bataille et ce que donnera la victoire ? Pas trop. Mais je sens bien que ma place est du côté où l’on criera : Vive la République démocratique et sociale ! De ce côté-là, seront tous les fils que leur père a suppliciés injustement, tous les élèves que le maître a fait saigner sous les coups de l’humiliation, tous les professeurs que le proviseur a insultés, tous ceux que les injustices ont affamés ! …

Nous, de ce côté.

De l’autre, ceux qui vivent du passé, de la tradition, de la routine, les Legnagnas, les Turfins, les patentés, les fainéants gras !

J’ai assez des cruautés que j’ai vues, des bêtises auxquelles j’ai assisté, des tristesses qui ont passé près de moi, pour savoir que le monde est mal fait, et je le lui dirai, au premier jour, à coups de fusil… Pas d’enthousiasme de commande, non ! Mais la fièvre du bien et l’amour du combat !


L’hôtel Mouton a remplacé l’hôtel Lisbonne. L’hôtel Lisbonne est mort ; c’est un marchand de vins restaurateur qui a succédé au marchand de vins mastroquet, et qui a pris pour lui toute la maison.

Les chambres des bohèmes se sont converties en cabinets particuliers. Où nous épluchions nos haricots, on sert des poulets marengo et des filets aux truffes ; les buissons d’écrevisses — emblème du recul — fleu-