Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/18

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« Quand le respect s’en va des choses les plus hautes ;
« Quand le toit du pouvoir n’abrite plus ses hôtes,
« Et que l’exil jaloux porte envie aux palais ;
« Quand les devoirs avec les droits ont fait divorce,
« Et que cet oiseleur que l’on nomme la force
« Prend tout dans ses filets ;

« Quand les plus grands États, charpentes lézardées,
« Vont croulant au labeur souterrain des idées
« Et n’ont plus pour soutien ni l’amour ni la foi, —
« Bâtis ton avenir, et crois, pauvre insensée,
« Que Dieu couronnera cette œuvre commencée
« Dont la base est ton peuple et le sommet ton roi. »

Et te voilà pourtant, ô mère vénérée,
Vivante aux yeux du monde et du monde admirée,
Qui, debout dans ta force et dans ta majesté,
T’es fait cet avenir qu’on croyait un mensonge,
Et montres à tout peuple, épris de son vain songe,
Notre réalité.

Depuis vingt ans combien de tempêtes fatales
Font trembler tour à tour toutes les capitales !
Combien d’événements troublent les nations,