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Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/184

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Voyez, sous les coups redoublés
De la faux qui tourne et travaille
Comme sur un champ de bataille
Tomber les escadrons des blés.

Oh ! quelles javelles superbes !
Dieu nous prodigue un vrai trésor.
Seigle et froment aux graines d’or,
Quels beaux bouquets nous font vos gerbes !

Or, comme la faux va toujours
Frappant dans la récolte mûre,
L’un de nos deux épis murmure :
— « Hélas ! c’est fait de nos beaux jours.

« À quoi donc nous sert-il, mon frère,
« D’avoir vu le printemps fleurir,
« Puisqu’il nous faut l’été mourir ?
« Car voici l’heure funéraire. »

— « Pour y songer en ce moment
« Il est bien tard, lui répond l’autre.
« À chacun sa tâche, et la nôtre
« C’est de produire du froment. »