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Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/69

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Vous avez vu briller ces clartés idéales
Que le pôle dessine à l’horizon vermeil.

Vous avez mesuré de vos ailes brumeuses
Ces golfes et ces caps où se heurtent les flots,
Rêvé, le jour, au bruit des vagues écumeuses,
Et reposé, la nuit, sous le toit des bouleaux.

Au bord des grands marais, au bord des eaux grondantes,
Voyageuses de l’air, vous avez, tout l’été,
Fait, du matin au soir, vos chasses abondantes
Et vécu dans la joie et la prospérité.

Et voici que le vent mugit, et que commence
L’hiver aux jours obscurs, l’hiver aux longs ennuis ;
Et vous voilà partant pour ce voyage immense
Que vous continuez même pendant les nuits.

Bientôt vous franchirez les grands déserts numides,
Les sirtes de Libye et l’oasis d’Ammon,
Et vos cris salûront, du haut des pyramides,
Le fleuve de Memphis, le Nil au gras limon.

Et, tandis que le froid de ses neiges moroses