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Page:Vandérem - La Victime, 1907.djvu/157

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l’étage qui menait à sa chambre et, la porte refermée, il commença, d’un geste machinal, à empiler ses livres. Mais aussitôt il dut s’arrêter pour essuyer une larme qui lui chatouillait l’aile du nez. Puis, c’en fut une autre, une autre encore. Alors, lâchant les empaquetages, il s’assit sur le bord du lit, les poings aux yeux pour pleurer à son aise.

Quel coup ! Quel écroulement !

Deux ou trois fois, dans des mauvaises nuits, il avait rêvé que l’existence de jadis reprenait. Il se revoyait avec effroi entre ses parents aux prises. Il entendait les cris, les injures. Dans le brouillard du songe, il apercevait les verres brisés, les nappes souillées, les visages défigurés par la rage, les feux de la haine aux prunelles. Et ensuite il se retrouvait brus-