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Page:Vandervelde - La Belgique et le Congo, le passé, le présent, l’avenir.djvu/137

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pement de sa colonie, soit pour l’exécution des travaux somptuaires que sa Fondation allait entreprendre en Belgique ; et il pouvait le faire d’autant plus aisément qu’en dernière analyse, l’annexion par la Belgique étant à peu près certaine, c’est à la Belgique que, finalement, incomberait la charge de ces emprunts.

Aussi, pendant les années qui suivent la loi de 1901, les émissions de fonds congolais se succèdent avec une rapidité effrayante, et le tableau suivant, que nous empruntons aux documents parlementaires de la reprise[1], donne une idée nette du gonflement de la dette congolaise, à partir du moment où Léopold II eut la bride sur le cou :

récapitulation des emprunts de 1887 à 1908.
2.5 p. 100,
1887 
  
000.422.000 francs.
4.0 p.0,
1896 
  
001.500.000 fracs.
4.0 p.0,
1898 
  
012.500.000 fracs.
4.0 p.0,
1901 
  
050.000.000 fracs.
3.0 p.0,
1904 
  
030.000.000 fracs.
4.0 p.0,
1906 
  
010.000.000 fracs.
Bons du Trésor 
  
002.040.000 fracs.
Emprunt provisoire 1907 
  
003.914.450 fracs.
 
110.376.630 francs.

On voit que, de 1887 à 1901, la dette publique du Congo ne s’était élevée qu’au chiffre modeste de 14.222.000 francs, plus, il est vrai, les 31.000.000 de francs d’avances faites par la Belgique.

De 1901 à 1908, au contraire, le Roi-Souverain emprunte, coup sur coup, près de cent millions, dont près de trente sont prêtés par lui, en 1906, — exactement 29.447.817 francs — à la Fondation de la Couronne.

Cette augmentation anormale de la dette congolaise devait nécessairement inquiéter ceux qui songeaient aux charges financières qui retomberaient, en cas de reprise, sur la Belgique.

  1. Documents parlementaires, 1907-1908, p. 341.