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Page:Vandervelde - La Belgique et le Congo, le passé, le présent, l’avenir.djvu/184

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g) Les concessions qu’il a faites doivent être maintenues, puisqu’il a concédé ce qui lui appartenait réellement.

Bref, on voit que, même aujourd’hui, même avec les tempéraments qu’admet le ministre des Colonies dans l’application de ses principes, la question du Domaine est loin d’être une question purement théorique.

Il convient donc d’examiner de près les théories domaniales de l’État Indépendant, et, pour le faire, nous mettrons largement à profit les travaux du Groupe d’études coloniales de l’Institut Solvay, sur « le régime foncier du Congo belge »[1].

Ces travaux, au point de vue qui nous occupe, présentent le plus vif intérêt. La plupart de ceux qui, en Belgique, s’intéressent au bien-être des populations indigènes, y ont participé. Nous trouvons, dans la brochure qui en rend compte, des notes et des discours remarquables sur ce que doit être le régime des terres dans un pays comme le Congo.

Mais une chose qui frappe, dès l’abord, c’est que, dans cette longue discussion sur les droits fonciers de l’État, on ne s’est pas mis d’accord, au préalable, sur ce que, dans l’occurrence, il faut entendre par l’État.

Or c’est, à toute évidence, la première question qu’il importe de trancher.

Qu’est-ce que l’État, pour les membres du Groupe d’études coloniales ? Est-ce l’État belge, le Gouvernement belge, ou bien l’État congolais, le gouvernement du Congo, en tant que représentant légal, gardien des intérêts de l’ensemble des communautés indigènes ?

Pour nous, socialistes, adversaires de l’exploitation de l’homme par l’homme, la réponse ne saurait être douteuse.

La seule forme d’intervention civilisatrice que nous puissions admettre, c’est celle qui se fait dans l’intérêt direct des indigènes, et, seulement, dans l’intérêt indirect des « civilisateurs » ; c’est l’intervention qui a pour but, non pas d’exploi-

  1. Bruxelles, Hayez, 1909.