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Page:Variétés Tome II.djvu/103

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niant les boëttes, et outre quelque huit cens seguins d’or ; dresse son procez-verbal et fait faire inventaire, prisée et estimation des diamans, perles et chesnes d’or, par les marchands Turquet, Bourgoing et Maurice.

Quand Fava veit les formes dont on usoit pour faire l’inventaire, prisée et estimation des diamans, perles et chesnes d’or, il dit qu’il ne s’affligeoit pas de l’accident qui lui estoit advenu, puisque son bien et sa personne estoient entre les mains de la justice, où ceux qui ne sont point coupables ne doivent rien craindre ; mais qu’un doute le marteloit, qui estoit de sçavoir si, ayant acheté de bonne foi ces diamans, perles et chesnes d’or, de gens qui les eussent mal pris, ils seroient perdus pour luy, estant revendiquez par celuy auquel le larcin en auroit esté fait.

Le mesme jour de la capture, le sieur de Quiquebœuf procedde à l’interrogatoire de Fava, et, d’autant qu’il n’avoit pas l’intelligence de la langue italienne, il manda et pria maistre Nicolas Fardoïl, advocat en Parlement, versé en ceste langue, pour l’assister en l’instruction de cet affaire. Fava est interrogé, se dit avoir nom Francesco Fava, natif de Capriola, sur les confins de la Ligurie, docteur en medecine, agé de quarante-cinq à quarante-six ans, et respond que, bien que sa profession principale fust la medecine, que toutefois il avoit accoustumé de traffiquer de pierreries, et qu’il avoit acheté les diamans, perles et chesnes d’or qui luy avoient esté trouvées, en la ville de Plaisence, de trois hommes, l’un qu’il cognoissoit, les deux autres à luy inco-