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Page:Variétés Tome II.djvu/163

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cause du vent qu’il faisoit, et aussi de la grande secheresse du bois, lequel estoit anciennement servant à la dicte prison : de façon que sur les cinq heures du matin jusques à huict heures, l’on voyoit d’une lieue autour de Paris flamber ce feu et consommer tousjours plus de vingt heures durant, sans que jamais les forces des hommes, milliers à milliers, ne l’ont sceu estaindre, tant par eauë que par industrie artificielle, et mesmes des pauvres prisonniers, lesquels ont enduré de grandes fatigues à cause de la furie de ce feu ; tellement que tout le meilleur du Pallais a esté bruslé, sauf la galerie des prisonniers, laquelle a esté sauvée, tant par les marchands qui avoient interest que par ceux qui y ont donné confort et ayde, si bien qu’à la fin l’on y a donné si bon ordre que peu à peu on a trouvé le moyen le faire mourir et esteindre, après une grande perte et un grand travail de corps de plus de deux milles personnes y travaillans ; mais nostre Dieu a preservé sa saincte Chapelle, demonstrant à son peuple qu’il desire estre honoré et glorifié.

Nous pouvons bien cognoistre que ce feu nous signifie un commencement de l’ire de Dieu, et Dieu


ble de miséricorde et de secours… par les prisonniers, qui se vouloient sauver de force. Mais Monsieur le procureur général en fit conduire les principaux par Defunctis, prévost de robbe courte, aux autres prisons de la ville. » Id., 20–21. — Ce Defunctis est le même qui, ayant fait à Fæneste « la plus grande trahison », lui avoit rendu si deplaisante à dire, à cause du dernier mot, cette prière : « Laus Deo, pax vivis, requies Defunctis. » Les Aventures du baron de Fæneste. Édition Jannet, p. 63.