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Page:Variétés Tome II.djvu/198

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Adieu mes amoureux testons4,
Adieu mes larges ducatons,
Adieu mes quarts d’escus de France :
Les coppistes et les commis
Ne m’ont point laissé de finances
Et m’ont pillé mes bons amis.

Adieu mon or et ma monnoye,
Adieu mon amour et ma joye,
Adieu mes gentils pistollets5 :
Que mal-heureuse soit la vie
Et des maistres et des valets
Qui m’ostent vostre compagnie !

Vrày’ment, il n’estoit jà besoin
De vous apporter de si loin,
Ô belles et riches medailles,
Pour vous donner à des larrons,
À des voleurs, à des canailles,
Qui vous font servir de jettons !

Race de gens abominable
Qui vous prise moins que le sable,
Et ne fait presque point d’estat
Des bourses mesmes mieux garnies !
N’est-ce pas estre trop ingrat
En prenant l’argent des parties ?

Qui penseroit qu’auprès du roy


4. Petite monnoie d’argent mise en cours par Louis XII. Elle devoit son nom à la teste de ce roi qui y étoit frappée. Elle avoit d’abord valu dix sols parisis. Quand Henri III la supprima, en 1575, elle ne valoit plus que quatre deniers.

5. Demi-pistoles. V., dans les Contes et joyeux devis de B. Des Perriers, la CIVe nouvelle.