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Page:Variétés Tome II.djvu/208

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Mais escrivant trop amplement,
Il est indigne, ce me semble,
De plaider dans un Parlement

Et d’y escrire tout ensemble.

Or, pour les jeunes advocats,
Ils ayment mieux fripper les plats
Que d’avoir le bruit de trop prendre ;
Aussi ne vont-ils au Palais
Que pour gausser et pour reprendre,
Mais non pas pour plaider jamais.

Ils sont plustost aux galleries,
Auprès des marchandes jolies,
Que non pas dedans le barreau.
L’un courtise sa librairesse,
Voyant quelque livre nouveau ;
L’autre fait une autre maistresse.

Laissons-les donc, jeunes et vieux :
Car tout le mal ne vient pas d’eux,
Mais des soutanes d’estamines,
Je veux dire des procureurs,
Qui n’eurent jamais bonne mine
Qu’aux depens des pauvres plaideurs.

Revenons à leurs procedures
Et inutiles escritures,
Qu’on paye sans sçavoir que c’est,
Qu’on fait payer à la partie
Auparavant qu’avoir arrest,
Et que jamais on n’expedie.

Mais posons mesmes que la cour
Juge quelqu’un au premier jour :
Il luy faut payer les espices ;
Autrement il n’a point d’arrest,