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Page:Variétés Tome II.djvu/44

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nant de Pluton ; tu auras charge et commanderas à cinquante mille legions de grands et petits diables. Cela vaut mieux encores que d’estre à Paris à disner avec les rois. Mais, à propos de disner, le discours m’emporte de telle sorte que je ferois volontiers comme le peintre Nicias, quy se delectoit si fort en son ouvrage, qu’il demandoit le plus souvent s’il avoit disné. Je ne desire pas que l’on dise de moy que j’ay la memoire si courte. C’est pourquoy je mis ma robbe sur les moulins ; je ne sçay plus que tout devint.

Chanson nouvelle sur le Tasteur.

Messieurs, je vous prie d’ecouter
Ce qu’est advenu à ma femme
Qu’un Tasteur a osé taster10
Son bas. Merite-t-il pas blasme ?
Je croy que c’est un corps sans asme
De donner du tourment ainsy


10. À la fin du XVIIIe siècle, le Tasteur reparut, à la grande terreur des femmes, dans les promenades de Paris. « Un chevalier de S.-Louis, dit Dulaure dans son Histoire de Paris (État civil sous Louis XVI), acquit alors un sobriquet fameux, celui de chevalier Tape-Cul. Son occupation journalière étoit de parcourir les rues, places et jardins de Paris, et de frapper furtivement le derrière de chaque femme qu’il rencontroit. Sa rouge trogne, ses cheveux blancs, sa gibbosité, sa croix de S.-Louis qui se dessinoit sur un ha-