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Page:Variétés Tome III.djvu/88

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se couche dans sa raffle, si bien que le monde pensoit que c’estoit des verres ; mais le pauvre verrier ne pouvoit presque aller dessous, tant sa raffle pesoit ; neantmoings, pour mieux jouer son personnage, il se mit à chanter, et fit tant qu’il arriva au logis du capitaine Basseville, lesquels demenèrent4 une grande joie, aussitost montèrent à cheval et s’en allèrent droict au chasteau de M. de Basseville, qui s’appelle de Mesnil, à deux lieues de Falaise, là où ils s’allèrent retirer pour y faire leurs nopces et festins.

Or, laissons un peu cette affaire et retournons à parler de monsieur Guyot, lequel, arrivant à sa maison, ne treuva que ses servantes, et leur demanda où estoit Ysabeau, sa fille ; les servantes luy respondirent qu’elle estoit allé voir madame Daussy, sa commère, quy estoit malade. Voyant qu’il estoit tard, il leur commanda d’y aller et luy dire qu’elle s’en revienne. La servante s’en va droict à la maison de madame Daussy, la treuva en sa porte et luy dit : Dieu vous doint le bon soir, Madame ; je viens chercher mademoiselle Ysabeau. Elle luy respond qu’elle ne l’avoit point veue et qu’elle n’estoit point veneue. La servante, bien etonnée, s’en retourne en la maison de son maistre, et luy dict qu’elle n’y estoit point.



4. Du verbe demener, qui se prenoit alors comme ici dans le sens actif, on avoit fait le mot demaine, mouvement, agitation. Ce mot, qui s’emploie encore à Orléans, se trouve au premier vers du blason en acrostiche de la ville de Paris, par P. Grognet :

Paisible demaine......