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Page:Variétés Tome IV.djvu/281

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leur en faisoient part, que cela leur apportera plus de commodité que de fascherie ; au reste, que telles allarmes n’estoyent jamais sanglantes ; que la guerre en estoit plus desirable, pour estre plus tost d’amytié que de hayne.

Tout enfin debatu, les Coqs payent les espices, et les Chapons condamnez par arretz incapables de l’alliance des poulles ; et si quelqu’un trop outrecuidement les acostoit, qu’il faudroit qu’il amenast deux tesmoings au jeu quy fussent valables et suffisants, voire d’aage competant ; que les poulles ny les poulets n’y seroyent pas receuz pour juges, ains seullement les Coqs les plus experimentés ; et si quelqu’un se laisse corrompre par grain ou autre moyen, seroit condamné à une amende arbitraire.

Les Chapons, quy avoyent jusqu’icy fait la morgue aux Coqs, cognoissant qu’à faute de crestes ils avoient l’air ridez et presque endurciz de vieillesse, ne servoyent plus que de Jocriz4, tant à taster qu’à mener les poulles pisser ; ils regrettent leur jeunesse, quy couvroit aucunement leur perte, disant :


4. Jocrisse et ses attributions datent de loin, comme on voit. Chez les Romains, le type de niaiserie auquel il a succédé et qu’il remplace chez nous avoit pour fonction un peu plus noble celle de traire les poules. Si, lisons-nous dans le Satyricon, lac gallinaceum quæsierit, inveniet. Pour le nom de Jocrisse, nous n’accepterons pas la mauvaise étymologie donnée par le Ducatiana, t. 2, p. 509 ; nous admettrons plutôt, avec le Monde primitif de Court de Gébelin, qui certes n’étoit guère attendu en cette affaire, que ce mot est un diminutif de l’italien zugo ; ou bien nous y retrouverons encore volontiers une altération transparente du Joque-