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Page:Variétés Tome V.djvu/109

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quels estoit le règne de Caresme, qu’en autre ; mesmes qu’il estoit très certain qu’audit temps de fevrier, mars et avril les maquereaux avoient plus de practique, ce qu’il offroit verifier par les depositions d’eux-mesmes ; qu’il estoit le soustien des affamez, le medecin des malades, le restaurateur des catarreux, pulmoniques, verolez, critiques, languissans, gouteux, sciatistes, pierreux, migranistes, coliqueux, fievreux et autres, lesquels sans luy, souz le règne de ce maistre truand Caresme, seroient pour mourir ; et, en ce que ledit Caresme a fait plaider par Harent-Soret, son advocat, qu’il n’avoit point voulu obeyr à la sommation, au contraire l’avoit outragé d’injures et fait outrager par ses supposts, disoit, ne nyant le cas, qu’il avoit très bien fait : le premier pour double raison, parce qu’il le vouloit jetter de la republique, qui y estoit si necessaire, et, en outre, que le sindic des quantons epicurois et atheismates luy avoit fait requeste de n’obeyr à ladite sommation, et qu’ils luy en seroient à garand, et, à ces fins, les avoit fait appeller selon que la cour les voyoit comparoistre par Cameleon, leur advocat ; le second parce que, lors de ladite sommation, iceluy Caresme l’avoit injurié, l’appellant seditieux, ce qui l’avoit esmeu à juste colère, voyant ce petit pendard de Caresme, gentilhomme de quarante jours, prince de sept semaines, roi de trois tigneux et un pelé, oser l’injurier, à luy roy des roys, prince des princes, commandant à tant d’empires, de royaumes, de duchez, de comtez, de republiques, de communautez, de provinces, de villes, d’hommes ; partant, concluoit qu’il devoit estre relaxé de la de-