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Page:Variétés Tome V.djvu/13

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Fourbisseurs, ne vous lassez pas ;
Armuriers, travaillez sans cesse.

    Mon Dieu, l’admirable bon-heur
En ces dissentions nouvelles !
L’eusses-tu pu penser, mon cœur ?
Mon Dieu, l’admirable bon-heur !
La Bastille a pour gouverneur
Le fameux monsieur de Brusselles[1] ;
Mon Dieu, l’admirable bon-heur
En ces dissentions nouvelles !

    Parisiens, nous serons des fous
Si nos cœurs ne se font connestre,
Et si nous n’agissons bien tous,
Parisiens, nous serons des fous ;
Puisque l’Arcenac est à nous,
Il n’est pas besoin de Grand-Maistre[2] ;
Parisiens, nous serons des fous
Si nos cœurs ne se font connestre.

    Puisque c’est à nous les canons,
Avec les boulets et la poudre,
Bourgeois, si mes conseils sont bons,
Puisque c’est à nous les canons,
Pour immortaliser vos noms,
Allez partout porter la foudre,
Puisque c’est à nous les canons
Avec les boulets et la poudre.

  1. Le conseiller Broussel.
  2. Le grand maître de l’artillerie. Jusqu’à la fin des troubles, il y eut des frondeurs qui étoient d’avis qu’il falloit refuser au roi la Bastille et l’Arsenal. V. La vérité reconnue de M. le Prince, etc., Paris, 1652.