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Page:Variétés Tome V.djvu/179

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Car s’il m’est accordé, ce qui me le doit estre,
Et si l’on ha respect au vallet pour le maistre,
Ils emportent le prix, puis qu’ils servent la main,

Qui proffite le plus de tout le corps humain.

C’est elle qui fait tout, disposte et bien legère,
Sans cesse travaillant comme une mesnagère.
Elle coud, elle file, elle va labourer :
À tous cous il luy faut le travail endurer.

Elle taille la vigne, elle esbranche les arbres,
Elle peint les tableaux, elle grave les marbres,
Elle affile l’espée et tous les ferremens,
Puis elle en donne après le camp des Allemans ;
Elle nous fait du feu quand le corps nous frissonne
De froid en janvier ; les bleds elle moissonne ;
Elle assemble la gerbe, elle la bat après,
Elle en tire du grain, et du grain du pain frais,
Sans cesse travaillant pour ce gouffre de ventre
Où de tous ses travaux le fruit et salaire entre.
Par elle Jupiter tient son sceptre orgueilleux ;
Par elle Juppiter sur les monts sourcilleux
Darde son foudre aislé ; par son aide Neptune
Tient son sceptre à trois dents ; par elle la Fortune
Tient ses riches joiaux ; par son aide Pluton
Porte un sceptre obei du bouillant Phlegeton.
Jadis par son moyen l’invaincu Charlemagne,
Sainct, estoit de nos roys descendus d’Allemaigne,
Des Espagnes vaincueur le triomphe emporta ;
Jadis, par son moyen, sur sa teste il planta
D’un bras non engourdi la marque imperialle,
Ayant jà sur le chef la couronne royalle.

Par son aide jadis le grand Henri second,
Qui de palme et laurier s’ombragea tout le front,