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Page:Variétés Tome V.djvu/247

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Sur chaque fourniture il vous revient un droit :
Rôtisseur, epicier, chandelier, tout vous doit.
De porter le panier ne soyez point honteuse,
Et faites-vous payer le droit de la porteuse.
D’abord qu’un ouvrier, implorant votre appui,
Vous invite à parler à madame pour lui,
Ecoutez sa requête, et soyez attentive
À lui faire sentir qu’il faut que chacun vive,
Et qu’il doit de madame exiger plus que moins,
S’il ne veut à ses frais recompenser vos soins.
Au logis quelquefois faites l’indifferente
Pour celui qui le mieux vous paye et vous contente,
Car, si vous affectez de le trop suporter,
De votre intelligence on pourra se douter.
Souvent une maîtresse, en finesses feconde,
Malicieusement vous eprouve et vous sonde :
Ne soyez jamais dupe, et deguisez si bien

Que de votre commerce on ne soupçonne rien.

La Jeune.

Graces à vos conseils, je suis bien eclaircie ;
Je les trouve excellens, et vous en remercie.

La Vieille.

Ce n’est pas encor tout : revenant du marché,
Ayez toujours un air inquiet et faché.
Accoutumez-vous bien à faire la pleureuse.
Ah ! mon Dieu ! direz-vous, que je suis malheureuse !


d’aubaines pour les servantes. C’étoit, pour ainsi dire, le carnaval de l’automne, car ensuite venoient les abstinences de l’Avent, sorte de carême qui se prolongeoit jusqu’à Noël.