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Page:Variétés Tome V.djvu/264

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Les de Relais.

Ainsi donc, après que le cirque des Rablais renversez s’est disparu aussi promptement de nos yeux que l’ombre de Samuel, ou la representation d’Alexandre le Grand que Fauste fit paroistre devant l’empereur Charles le Quint1, nous voicy entrez bien avant, sans chaussepied, dans les sandales du Caresme, ce grand colosse descharné qui, tenant de l’humeur des Portugais, ne veut point de cure-dent pour escurer ses yvoires après son repas, ny d’estrille pour degresser sa peau, mais desire seulement ruiner et envoyer à l’hospital ces gayes œconomes de la vie epicurienne, cousins germains en ligne baculative2 de deffunt de fresche et illustre memoire messer Mardy-Gras, à sçavoir, pour en tenir livre de compte, ou en faire un cathalogue comme Agrippa a fait des femmes vertueuses3,


1. D’après Goerres (Histoire des livres populaires de l’Allemagne, 1807), l’histoire de Faust n’est que le résumé de toutes les histoires de sorciers ; il dit : « De même que Faust, devant l’empereur Maximilien (non pas devant Charles-Quint), évoqua Alexandre le Grand, de même la chronique française raconte que Robert le Diable évoqua Charlemagne. » — L’histoire prodigieuse et lamentable de Jean Faust, traduite par Palma Cayet, avoit rendu ces traditions allemandes très populaires en France.

2. C’est-à-dire parents entre eux, comme Sganarelle étoit médecin de par les coups de baton, baculus.

3. Dans son fameux traité : Declamatio de nobilitate et præcellentia feminei sexus. Anvers, 1529.