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Page:Variétés Tome V.djvu/64

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Quy de l’œuf ne sçayt la valeur.
Par l’œuf on prouvoit son malheur
Ou son bonheur ; jadis les mages
De l’œuf tiroient divers presages ;
Sur un brasier ils le mettoient
Et diligemment ils guettoient
S’il ne jetoit point par ses pores
Quelque sueur, mesme encores
S’elle sortoit par ses costez
Ou par ses deux extremitez :
Car, si par sa coque fendue
Sa liqueur etoit espandue,
C’estoit un presage asseuré
Que le ciel avoit conjuré
Contre celuy quy faisoit faire,
Pour savoir son sort, ce mystère.
Orphée s’en est delecté
Et en a escrit un traicté
Quy l’Oocospique s’appelle3.
Ceste façon n’estoit nouvelle
De vaticiner par les œufs
Si les desteins seroient heureux
Ou si l’issue pretendue
Auroit la fortune attendue.
Nos pères des siècles passez
Ont pratiqué cest art assez ;
De l’œuf ils savoient la cabale.



3. Ce traité se trouve avec les Hymnes, etc., à la suite des anciennes éditions des Argonautica d’Orphée ; mais, comme tout le reste, on sait à présent qu’il n’est pas de lui.