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Page:Variétés Tome VII.djvu/190

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cessiteuse, les autres villes seront tenues la secourir, ou ceux des dites villes qui auront charge de la police advertir souvent les uns les autres de la quantité et pris de leurs grains, et pourront contraindre tous gentilshommes, fermiers, marchands et autres, de vendre leurs bleds, et n’en faire autre réserve que pour leur provision ; et si aucun marchant veut acheter des bleds en une province pour les transporter en l’autre, il sera tenu advertir les officiers de la dicte police de la quantité du bled qu’il veut acheter et du lieu où il le veut transporter, afin que les dits officiers puissent donner advertissement aux autres de l’achapt, quantité, pris et transport des dits bleds. Par ce moyen le gentilhomme, l’abbé, le fermier, seront contraints de vendre leurs bleds au mesme pris qu’il se vendra au grenier public, le marchant ne pourra monopoler, les bleds seront conservez aus dits greniers publics, bien mesnagez, et eschangez d’an en an. Tellement que, si les moyens et remèdes à la cherté cy dessus deduits sont pratiquez et joints avec ce dernier, nous ne pouvons sinon esperer une prompte abondance de toutes choses en ce royaume, lequel par ce moyen nous verrons florissant, craint, redouté et remis en sa première splendeur, voire plus grande qu’il ne fut jamais. Voylà ce que nous pouvons dire des causes de la cherté et des moyens d’y donner un bon remède, après ce que depuis cinq ans en a bien doctement et encore plus discouru M. Jean Bodin, advocat en la cour, en un bel œuvre qu’il a fait, duquel nous avons tiré une grande partie de cestuy avec quelques articles de la susdite