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Page:Variétés Tome VII.djvu/262

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mains, lesquelz estoient si adextres2 en leurs faictz que leurs gestes demonstroient et signifioient pouvoir commander sur toutes les nations du monde, que seulement par leur ombre et prudence demonstroient estre invincibles, par ce qu’en leurs entreprinses sçavoient juger jusques à la fin d’une cause à qui le droict pouvoit appartenir de la cause qui leur estoit proposée, et se gouvernoient en toute qualité et preeminence de justice, qui est la vraye force de pouvoir dompter et vaincre en tout et par tout à qui en faict l’exercice, tant aux grandz que aux petitz, que celuy qui mesme s’y attend et s’y appuye ne luy reste en semblable qualité plus que la force, qui est de Dieu, pour pouvoir vaincre et dompter seul en son particulier celuy à qui elle defaut, sans attenter contre l’autruy, que contre celuy qui lui faict temeraire poursuyte, ou qui ne luy rend ce qu’il luy a usurpé à tort et sans cause, et se sçait maintenir en telle action de grace que pour la deffense de sa maison mesme, de tout temps agitée, n’attend autre force que celle de Dieu mesme, qui est la cause que le delinquant est pour le jourd’huy en route3, et en la plus grande confusion ou jamais ilz se virent, s’estans eux-mesmes mis la hart4 au col, ne pouvans trainer après eux un si pesant fardeau de rapines, larrecins et volleries ; dont pour le jour-


2. Adroit. Il y avoit ausssi le verbe adextrer. V. Nicolas Pasquier, lettre 8, liv. 6.

3. C’est-à-dire en déroute.

4. Sur le mot hart, V. notre édition des Caquets de l’accouchée, p. 172.