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Page:Variétés Tome VII.djvu/264

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mains amateurs de science, Italiens faux en conscience ; les Romains ont acquis loz immortel et louange de durée, l’Italie n’a plus de durée.

Adieu France, adieu,
Qui estes le lieu
D’où iniquement
Avons prins la fuyte,
L’heure soit maudicte
De notre partement.

Les regretz que font ceste maudicte gent de quicter un si noble pays en sont à la desesperade, car, combien qu’ilz en ayent emporté les trésors, il leur fasche d’y laisser les maisons ; et tout ainsi qu’ilz ont traicté les François par leur injustice, Dieu les traicte par sa justice. Car, de pleine arrivée qu’ilz entrèrent en France, le moien qu’ilz conceurent en celuy pays pour se prevaloir, ce fut de descouvrir les plus riches cuisines, et où gisoient les plus grandz tresors, et faire tant par fas et par nefas que de s’y habituer, et quelque chose qu’il y eust s’y faire tousjours les plus grands ; non obeyr, mais toujours commander ; à l’appetit se renommer du Prince, et par le tesmoignage de trois ou quatre pallefreniers atiltrez pour ce faire, asseuroient qu’un gueux de leur pays estoit un grand gentilhomme, lequel avoit esté destruict par fortune de gueule, di-je de guerre ; et mettoient en admiration si grande les faictz et gestes de telz couards, que plusieurs croyans la vérité estre telle qu’on leur rapportoit, estoient par aucuns subitement nommez monsieur ; lors, se sentans honorez si à coup de telz honneurs, estoit par subite poursuyte enjoinct à