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Page:Variétés Tome VII.djvu/342

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entr’autres M. le comte de Suze. Monseigneur de Viviers le salua à la sortie de son bateau ; mais il fallut attendre de lui parler jusques à ce qu’il fut au logis qu’on lui avoit preparé dans la ville. Quand son bateau abordoit la terre, il y avoit un pont de bois qui du bateau alloit au bord de la rivière ; après qu’on avoit vu s’il étoit bien asseuré, on sortoit le lit dans lequel le dit seigneur étoit couché, car il étoit malade d’une douleur ou ulcère au bras5 ; il y avoit six puissans hommes qui portoient le lit avec deux barres6, et les liens où les hommes mettoient les mains étoient rembourés et garnis de buffeteries. Ils portoient sur leurs epaules et autour du cou certaines trapointes garnies en dedans de coton, et la couverte de buffe ; si bien que les sangles ou surfaix qu’ils mettoient au cou étoient comme une etole qui descendoit jusques aux barres dans lesquelles elles étoient passées. Ainsi ces hommes portoient le lit et le dit seigneur dans les villes ou aux maisons auxquelles il devoit loger. Mais ce dont tout le monde étoit etonné, c’est qu’il


vince de Vivarais, qui lui doit son nom, aujourd’hui simple chef-lieu de canton du département de l’Ardèche.

5. Ce n’étoit là que la moindre de ses maladies. Monglat en parle plus en détail : « Le cardinal, dit-il, étoit fort malade d’un abcès qui lui etoit venu au bras…, aussi bien qu’au fondement, où il avoit un ulcère. »

6. Monglat dit qu’il y avoit douze personnes pour le porter (ibid., p. 391) ; Pontis en compte seize (coll. Petitot, 2e série, t. 32, p. 342). Tallemant va jusqu’à vingt-quatre, mais qui se relayoient, dit-il (édit. P. Paris, t. 2, p. 70–71).