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Page:Variétés Tome VII.djvu/6

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Predictions.

les riches se porteront un peu mieux que les pauvres, et les sains mieux que les malades ; plusieurs moutons, beufs, pourceaux, oyseaux, poules et canarts mourront, et ne sera si cruelle mortalité entre les singes, renars et dromadères ; vieillesse sera incurable cette année, à cause des années passées ; ceux qui seront pluretiques auront grand mal au costé ; ceux qui auront mal au ventre yront à la selle persée.

Les cathères descendront du cerveau ès membres inferieurs ; le mal des yeux sera fort contraire à la veüe ; lors reignera une maladie bien horible et redoutable, maligne, perverse et espouvantable, et malplaisante, laquelle rendra le monde bien estonné, et dont plusieurs ne sauront de quel bois faire flèche, et bien souvent composeront en ravaserie, sillogisant en la pierre phillosophale et ès aureilles de Midas. Je tremble de peur quand j’y pense, car je dy qu’elle sera epidimiale ; et l’appelle Averrois faute d’argent[1].

L’avoine fera grand bien aux chevaux. Il ne sera guère plus de lard que de pourceaux.

Mercure nous menace de quelque peu de persil[2], mais ce nonobstant il sera à pris raisonnable. De bled, de vin, de fruitage et legumage, on en aura assés, si les souhaits des pauvres gens sont ouys.

  1. Faute d’argent est douleur non pareille.
    Sur ce refrain, V. notre t. 5, p. 223.
  2. Il y a ici quelque jeu de mot, peu à l’honneur du dieu voleur, sur le verbe pesciller ou perciller, qui en argot signifie prendre.