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Page:Variétés Tome VIII.djvu/212

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Durant la nuict souspiroit ces complainctes ;
Puis sur un sault2, embrazé de l’amour,
Il saluoit la belle aube du jour ;
Là il baignoit le tendre bout de l’aisle
Pour rafraischir sa chaleur naturelle ;
Puis sur le soir, en tranquille repos,
Prenoit congé du soleil jà renclos ;
Tout luy estoit agreable à delivre,
Et maintenant il se fasche de vivre.
Quand il se void d’autruy et non plus sien,
La seule mort seroit son plus grand bien ;
Ayant perdu une si douce vie,
De plus chanter il a perdu l’envie.
Un rossignol perd volontiers ses chants,
Ayant perdu la liberté des champs ;
Il ne fait plus que languir en servage,
Se tourmentant dans l’enclos de sa cage.
Mais tout ce dont3 il est plus estonné,
C’est que je suis l’oiseau emprisonné.
Or, je vous prie, oyez un peu ma prise ;
Amoindrissez le soing qui vous maistrise
Pour escouter comment je fus choisi
Entre un milier et hardiment saisi4.
Cinq gros sergens, aux vineuses roupies,



2. C’est évidemment un saule que l’auteur a voulu dire.

3. Imp. : donc.

4. Le prologue, dans sa rhétorique convenue, n’avoit rien que d’ordinaire. L’allure devient ici plus vive et tourne à un tableau qui ne manque ni d’esprit ni de vivacité. Il y a là comme un souvenir de l’épître de