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Page:Varley - Une jeune fille à la page, 1938.djvu/104

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CHAPITRE IX

L’appartement de Stasia est très luxueux et cochon. C’est un appartement où l’on ne pousse pas de portes, où l’on soulève des tentures. Elle me le fait visiter. Tout à coup, un gémissement de femme se fait entendre. Une plainte très douce, étrange, à cette heure-ci.

— Non, non, imprudente, n’avance pas, me chuchote Stasia : on est en train de baiser par là !

Elle approche deux chaises, me fait signe de grimper ; en haut, il y a une lucarne.

— Sois sage ; pas de scandale ; ne pousse pas de cris !

Je vois un couple qui s’agite. Ils n’ont pas éteint l’électricité, les imprudents ! Un homme besogne ; mais je le reconnais : c’est Ronnie, le jeune garçon calamistré que la Princesse se réservait pour la nuit.

— Je lui avais dit de m’attendre, m’explique Stasia. Tu vois, il profite de son temps avec ma femme de chambre.

S’il en profite ! c’est en levrette qu’ils font ça ! Lui, a l’air d’un connaisseur !

Stasia soupire en regardant le jeune homme :

— Dire qu’il n’y a pas si longtemps il poussait son cerceau. Maintenant, qu’est-ce qu’il pousse !…