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Page:Vasse - L'art de corriger et de rendre les hommes constants, 1783.pdf/106

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Ils récitèrent leurs rôles avec tant de feu & de passion, que le cœur de la pauvre petite en fut ému. Lorsque le rusé d’Alfosse s’en apperçut, ah ! s’écria t-il, si des scènes froidement composées par un auteur indifférent vous touchent si vivement ; jugez, quelle impression ne vous feroient-elles pas, si elles étoient l’ouvrage d’un homme qui vous aime ?

— De mon papa je suppose :

— Croyez-vous qu’il n’y ait que lui qui vous aime.

— Je sais que Madame d’Alfosse a bien de l’amitié pour moi :

— J’en connois bien d’autres :

— Oh vous voulez parler de la Marquise & de toutes ces Dames, n’est-ce pas ?

— Oui : mais vous ne dites rien de moi. Me donnerois-je tant de peines si je ne vous aimois pas ? Je le vois bien, vous n’avez pas le moindre sentiment pour moi.

— Je