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Page:Vasse - L'art de corriger et de rendre les hommes constants, 1783.pdf/173

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II se plaignit un jour de la rigueur de son fort, me dit que les femmes l’obsédoient… qu’il étoit cruel d’avoir une réputation… qu’il la céderoit volontiers à ses amis… qu’il étoit ennuyé d’offrir tant de victimes à la vanité… que dorénavant il ne sacrifiroit qu’à l’amour. Je feignis d’approuver son dessein, & en l’applaudissant, je blâmai ma légéreté passée. Je me recriai beaucoup contre les erreurs de la coquetterie ; je fis une vive peinture des douceurs qu’on goûtoit dans un attachement où le cœur trouvoit seul le bonheur ; je vantai le plaisir de la sensibilité, & regrettai de ne les avoir pas connus plutôt. Il me regardoit, & je vis dans ses yeux la joie de son triomphe.

Son erreur seconda mes projets, il en conçut le plus grand espoir ; il redoubla de foins ; mais dès que