Aller au contenu

Page:Vasse - L'art de corriger et de rendre les hommes constants, 1783.pdf/175

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
[167]

demandé plusieurs fois. J’engageai Madame d’Elvile à venir chez moi à l’heure où je l’attendois. On me l’annonce, il arrivoit avec toute l’impatience d’un amant heureux. Voyant que Madame d’Elvile ne s’en alloit pas, cet air conquérant se changea bientôt en morne silence. Il se leva, tira plusieurs fois sa montre, prétexta des visites, & fut sur le point de se retirer ; je le retins, & lui dis tout bas qu’après souper je lui communiquerois la cause de ce contre-temps. Il parut satisfait, reprit sa gaieté ordinaire, & nous passâmes une soirée charmante.

D’accord avec mon amie, vers minuit elle lui dit, que n’ayant pas ordonné sa voiture, elle comptoit qu’il ne la laisseroit pas dans l’embarras. Désespéré, mais n’osant cependant pas la refuser, il lui repliqua