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Page:Vasse - L'art de corriger et de rendre les hommes constants, 1783.pdf/182

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doutai pas qu’avec un peu plus d’adresse, je n’achevasse ce que j’avois si heureusement commencé. Avec un autre homme, cette persévérance eût été une foible certitude : mais avec le Chevalier dont tous les désirs avoient toujours été prévenus, que les femmes avoient accoutumé à exagérer ses mérites, qui ne s’adressoit jamais à aucune de notre sexe sans être sûr de la vaincre, je ne pouvois gueres douter de ma victoire.

Enchantée de mon pouvoir, je le reçus le lendemain avec un air de plaisir qui l’étonna : j’étois à ma toilette, & voulant éviter toute explication, je la prolongeai au-delà du temps prescrit. Il parut impatient, me dit cependant mille choses galantes, me répéta vingt fois que je n’avois pas besoin de secours de l’art pour plaire, & employa toute son