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Page:Vasse - L'art de corriger et de rendre les hommes constants, 1783.pdf/74

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il se hazarda à lui parler de son amour. Elle l’écouta sans humeur, & n’affecta pas une vertu rigide, qui s’allarme au moindre propos ; ce manége n’appartient qu’aux prudes.

Milord acheva sa déclaration par les plus vives protestations d’un attachement inviolable, fondé sur la plus haute estime. Madame de Verdillac lui répondit avec douceur, que pour mériter davantage cette estime, dont elle étoit si jalouse, elle vouloit lui parler sans détours. Vous connoissez les défauts de mon mari, lui dit-elle ; si j’avois celui d’être galante, quel exemple donnerions-nous à nos enfans ? Quelle opinion y auroient-ils de leurs parents ? S’ils n’ont plus de père ; qu’ils ayent au moins une mère… — Plus de père, s’écria-t-il ! tant que je vivrai je leur servirai de père. — Ah Milord ! votre