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Page:Vaucaire - Arc-en-ciel, 1885.djvu/48

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JOIE


La douleur qui pressait mes mains à les broyer,
S’est détachée enfin d’elles, je marche libre.
Aujourd’hui tout en moi resplendit, parle, vibre ;
Sur votre nudité j’irai rire et prier.

Je suis joyeux, je suis d’une gaîté naïve
Depuis que j’ai senti vos longs baisers épais,
Ces longs baisers troublants, capiteux et trempés,
Quand nos deux bouches ont bu la même salive.