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Page:Vaudere - Les Demi sexes.pdf/122

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IV

Un soir qu’elle était auprès de la baronne de Luzac à la table de whist, dans une de ces tristesses au courant desquelles elle végétait, abandonnant sa volonté à son instinct et ses pensées au gré du hasard, elle tressaillit soudain. Le valet de chambre venait d’annoncer : le comte de Talberg.

Depuis la soirée de l’Opéra, elle ne l’avait pas revu, malgré sa promesse, et commençait à se rassurer sur les conséquences possibles de son imprudence. Ne lasserait-elle pas la rancune de Philippe par son indifférence, même, et ne renoncerait-il pas à la lutte inutile ?… Elle ne connaissait pas assez cette nature sombre et inflexible pour comprendre que ce n’était là qu’un suspens momentané d’une