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Page:Vaudere - Les Demi sexes.pdf/128

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LES DEMI-SEXES

puissante pourtant à prononcer un mot. Elle était comme une bête dans un filet, liée, jetée aux pieds de cet homme qui osait la braver.

Et maintenant, dans ce salon, auprès de cette agonisante, elle se sentait plus faible, plus abandonnée, plus perdue encore qu’elle ne l’avait jamais été. Elle luttait cependant en désespérée ; elle se défendait, appelait du secours de toute la force de son âme, désirant mourir, plutôt que de tomber ainsi, elle qui n’avait jamais reculé devant rien.

Enfin, elle balbutia :

— Vous vous tairez, monsieur ?…

— Cela dépendra de vous.

— De moi ?

— Oui. Vous m’avez refusé comme mari, prenez-moi comme amant.

— Oh… mais, non, vous ne savez rien !… Je suis bien bonne de supporter vos injures et vos menaces… Sortez !

Il eut un rire méprisant.

— Allons donc !… Tout à l’heure vous me supplierez de rester… Écoutez. Je connais vos relations avec madame Saurel… vos relations coupables… vos excursions dans tous les endroits de Paris où l’on s’amuse… et les deux rez-de chaussée bien discrets où les jeunes