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Page:Vaudere - Les Demi sexes.pdf/204

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LES DEMI-SEXES

jamais quand il a bien enlacé et quand il serre jusqu’au sang la chair d’une femme.

Camille allait chez Nina régulièrement, sans résistance, attirée, semblait-il, autant par l’amusement de ces rendez-vous, par le charme du petit rez-de-chaussée discret de venu une serre de fleurs rares que par l’habitude de cette vie coupable, à peine dangereuse, puisque chacun avait intérêt à se taire. C’était encore auprès de madame Saurel qu’elle avait goûté les joies les plus vives, et, de toutes ses folies, aucune ne lui avait laissé une impression aussi durable.

Au bout d’un moment, Nina s’éloigna un peu pour contempler son amie.

— Tu devrais, dit-elle, me laisser un souvenir de toi dans ce petit peignoir que j’aime tant… Voyons, quel est le peintre que nous choisirons ?…

— Une peinture ?… c’est bien banal.

— Un buste, alors ?…

— Oui, un buste, murmura la jeune fille en rougissant. Je te donnerai un joli marbre de moi.

— Et, sans doute, tu as déjà trouvé ton sculpteur ?… Je gagerais que c’est Georges Darvy ?…