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Page:Vaudere - Les Demi sexes.pdf/214

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LES DEMI-SEXES

et bien d’autres caprices sans conséquence, parce que je savais que votre cœur était libre. Je ne veux pas d’attachement sérieux.

— J’ai chargé ce sculpteur de faire mon buste, il faut bien que je me rende à son atelier… Il ne peut pas venir à domicile comme un tailleur ou une modiste !…

Et elle ajouta avec un peu d’amertume :

— Quel homme heureux que ce Georges Darvy !… Il n’aime qu’une chose, son art, ne pense qu’à cela, ne vit que pour cela, et cela emplit, console, égaye, fait bonne son existence !… C’est vraiment un grand artiste de vieille race !… Ah ! il ne s’inquiète guère des femmes, celui-là, de nos femmes à rubans, à plumes et à travestissements… Il lui faut de la pure plastique, à lui, et non de l’artificiel.

— Il est certain que, pour vous, un buste de Houdon ou des statuettes de Tanagra ne sont que les petites parures nécessaires à l’encadrement de ce chef-d’œuvre de la nature qui est vous : vous et votre robe, car votre robe joue un rôle important dans vos préoccupations ; c’est la note nouvelle que vous donnez chaque jour à votre charme tout-puissant.

— Il y a mieux pour moi.

— Allons donc ! Futile et personnelle comme