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Page:Vaudere - Les Demi sexes.pdf/260

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LES DEMI-SEXES

mont où se trouvent le temple et le théâtre. Chaque jour ils faisaient de ces excursions, seuls, la plupart du temps, sans crainte des brigands, heureux des surprises qu’ils rencontraient à chaque pas. Ils étaient là depuis le matin, au centre d’un amphithéâtre de rocs, et ils ne se lassaient pas de contempler leur masse imposante, ceinturée de forêts vertes, et le tapis de mer bleue étendu à leur pied.

Tout à coup, en se retournant, Camille poussa un cri. Philippe était derrière elle, Philippe dont le sourire ironique la glaça de terreur

— Vous vous connaissez ? interrogea Georges.

Elle balbutia :

— Non, c’est-à-dire, oui… C’est le comte de Talberg qui venait jouer au whist chez nous… Voulez-vous que je vous présente ?…

— Certes ; on est toujours heureux de rencontrer un compatriote… D’ailleurs, je crois bien avoir déjà vu M. de Talberg.

— Oui, la première fois que vous êtes venu dîner chez ma grand’mère… Vous en souvenez-vous ?…

Philippe s’était approché. Très naturellement il répondit aux paroles aimables de Georges et