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Page:Vaudere - Les Demi sexes.pdf/308

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LES DEMI-SEXES

heures du soir, et, à ce bruit, si naturel pourtant, elle se renversait sur le dossier de soc fauteuil avec une inexprimable angoisse.

Pourquoi Georges n’était-il pas auprès d’elle, à la consoler, à la défendre ?…

Tout à coup, la porte roula lentement sur ses gonds et Nina parut sur le seuil.

— Toi ! s’écria Camille en se dressant d’un bond.

— Moi… Cela t’étonne ?… J’ai pu échapper aux recherches, comme tu vois… et, me voici.

— Va-t’en !

— Tu m’écouteras, d’abord.

— Que veux-tu donc ?…

— Te demander compte de ta dénonciation.

— Je n’ai dénoncé personne.

— Tu mens !

— Pourquoi mentirais-je ?…

— Enfin, quelqu’un a parlé…

— Je ne sais… que m’importe !…

Elles se regardaient, très pâles, avec un tremblement de colère au coin des lèvres. Nina, la gorge contractée, murmura d’une voix rauque :

— C’est mal, ce que tu as fait là !

— Encore une fois, je n’ai rien fait, dit Camille avec mépris ; mais je suis heureuse de