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Page:Vaudere - Les Demi sexes.pdf/51

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IV

Sur son lit elle resta longtemps les yeux ouverts, dans une rêverie d’orgueil et d’épouvante. Un enchantement mystérieux tenait arrêtées ses pensées de raisonnement, et le sens critique, la haute ironie qui étaient en elle capitulaient à leur tour devant la volonté de l’idée fixe. Elle vivait maintenant sa vie dans l’émotion indéfinissable de l’inconnu, de ce quelque chose d’irréparable qu’elle allait accomplir, cependant, sans regret et sans remords. Il était loin le temps où, dans son cœur attendri, tombait la fraîche impression de la foi, où tout était douceur et caresse dans son esprit ; où elle commençait à respecter toutes les affections de famille, de ménage et d’amitié. Sa mère, morte, trop tôt, n’avait pu la pénétrer bien profondément des croyances qui donnent