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VI

Camille, avant le grand jour, passa des nuits fort agitées. Dans ces luttes, dans ces espoirs, dans ces épouvantes, les bouffées de chaleur qui lui montaient aux tempes, la prostration de son cerveau qui suivait l’excitation du jour avaient encore un charme douloureux.

Elle se laissait bercer par ces énervements, comparables, en leurs mornes langueurs, à cet abandon de bien-être parfois si doux qui précède l’évanouissement. Puis, secouant tout, sortant de ces lâchetés, elle reprenait ses ardeurs, ses forces, son exaspération de volonté. Sur l’oreiller, les agitations de la pensée re tournaient encore son corps ; l’hallucination de la torture prochaine passait et repassait encore en ses paupières closes. Elles rallumaient cette pensée inquiète qui s’assoupissait