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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/270

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— 1814 —

sultats d’une entrevue entre Alexandre et un royaliste dont nous avons déjà prononcé le nom ; en second lieu, à la résistance qui força Napoléon d’abandonner son dernier plan de campagne pour courir à la défense d’une capitale qu’il pouvait difficilement sauver. Sans l’abandon de ce plan, la marche des Alliés sur Paris n’aurait pas été décisive ; en perdant sa capitale, Napoléon n’aurait perdu qu’une ville ouverte ; ce n’était pas, en effet, en rétrogradant de la Lorraine vers Paris que « son mouvement sur Saint-Dizier devait lui assurer l’empire. »

L’ennemi avait une avance de trois jours. Toutefois, le nombre et l’épaisseur de ses bataillons, l’immensité de son matériel, devaient alourdir ses mouvements. Il était impossible, d’ailleurs, que, sur certains points, les corps détachés sur la basse Marne ne parvinssent pas à retarder sa marche. Les routes, au contraire, étaient libres pour l’armée française. Schwartzenberg, en se portant sur Châlons, avait rappelé tous les détachements auparavant répandus sur les deux rives de la Seine. Napoléon, en suivant la route de Troyes, de Sens, de Fossard et de Fontainebleau, n’avait donc aucun obstacle, aucun retard à craindre ; il pouvait, si Paris tenait seulement deux jours, y devancer encore les coalisés. Une fois sous les murs de sa capitale, lui-même se mettait à la tête de la population, et, appuyé sur elle, soutenu par les troupes qu’il ramenait, il faisait face à l’ennemi, lui présentait un front inexpugnable, tandis que l’insurrection de tous les départements du Centre et de l’Est, séparant les coalisés de tous leurs dépôts et de toutes leurs communications avec l’Allemagne, ne leur laissait d’autre alternative qu’une retraite désastreuse à travers les départements du Nord, ou un traité dont Napoléon dicterait alors les termes.

Le succès de cette nouvelle combinaison était subordonné, comme on le voit, à deux faits : la résistance de Paris pendant 48 heures ; la rapidité du retour de l’Empereur et de ses trou-