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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/30

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— 1793 - 1799 —

ter. L’empereur lui avait laissé le choix de sa résidence ; il désigna Mittau, capitale du duché de Courlande. Arrivé dans cette ville le 20 mars 1798, il y réorganisa sa cour et son gouvernement, qui furent ainsi composés : le comte d’Avaray, — favori, confident intime, — ministre de la maison ; le duc de Villequier, premier gentilhomme de la chambre ; le comte de Cossé, premier maître d’hôtel ; le duc de Guiche, capitaine des gardes ; M. de Saint-Priest, ministre des affaires étrangères ; le marquis de la Chapelle, ministre de la guerre ; le marquis de Jaucourt, ministre sans portefeuille. Le marquis de Sourdis, le vicomte d’Agout, le chevalier de Montaignac et le chevalier de Boisheuil étaient écuyers ; la chancellerie comptait deux maîtres des requêtes, MM. de Guillermy et de Courvoisier ; enfin, l’abbé de Frimont, confesseur du roi, trois abbés, chapelains et secrétaires tout à la fois, constituaient l’aumônerie. Deux subsides étrangers, formant ensemble près de 700.000 fr., composaient la liste civile du prince : la Russie donnait 200,000 roubles (environ 600,000 fr.) ; l’Espagne, 350,000 réaux (près de 85,000 fr.). Chacun des personnages attachés à la maison ou au cabinet du prince était logé, chauffé, entretenu aux dépens de sa liste civile, et recevait, en outre, 200 livres par mois.

Les derniers mois de 1797 et la première moitié de 1798 furent employés par Louis XVIII, partie en négociations auprès des différentes cours, afin de les décider à reprendre les armes, partie en correspondances actives avec les agents officiels ou officieux qui s’efforçaient, en France, de renouer la trame rompue par la journée du 18 fructidor, et de rallumer le feu encore mal éteint de la guerre civile. Ce double travail aboutit au résultat que ce prince espérait. L’Autriche n’avait abandonné la Belgique à la France et reconnu l’indépendance des provinces du nord de l’Italie, réunies sous le titre de République Cisalpine, qu’après quatre années de guerres et d’éclatantes défaites. De tels sacrifices blessaient trop profondément