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Page:Vautier, Frandin - En Corée, 1905.pdf/155

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EN CORÉE

parapet, position qui, d’ailleurs, ne laissait pas d’être fort dangereuse.

Une grande barbe blanche lui descendait sur la poitrine et, sans souci apparent de ses vêtements sales et déchirés, mais qui avaient dû être fort riches, il se chauffait au soleil en fumant une pipe dont le tuyau, fait d’un bambou, pouvait mesurer plus d’un mètre.

Sa face verdâtre, ses joues creuses et ses yeux enfoncés dans leurs orbites, me firent une curieuse mais pénible impression, et je ne pus me retenir de lui adresser la parole.

Suivant la coutume du pays, je lui demandai d’abord :

« Quel est ton noble nom ? »

Puis :

« Quelles sont tes fonctions ? »

« Quel est ton âge ? »

Il me répondit d’une voix cassée, sans cesser de fumer et sans même lever les yeux :

« Mon nom est Kha-Li-Fou. »

« J’ai soixante-douze ans et je suis un ancien lettré. »

Je lui demandai encore :