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Page:Verhaeren - Hélène de Sparte, 1912.djvu/102

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UN BERGER
(au berger)


Laissez parler Pollux, il apaise et convainc.


EUPHORAS


Qu’il se défende !


POLLUX


Hélas ! je n’y suis point habile…
Mais si parmi nous tous, était présent, Nestor,
Certes, son esprit clair et sa langue mobile
Rappelleraient lequel je fus en ces temps d’or
Où je partis, poussé par lui, vers la Colchide.
J’étais tout jeune, et sur la nef Argo, longtemps,
Le grand vieillard se fit mon conseil et mon guide.
J’appris alors son souple et net enseignement,
Son zèle sans répit, et sa force sans haine,
Je sais conduire un peuple aux routes du bonheur,
Je suis le fils de Zeus et le frère d’Hélène
Et Castor n’eut jamais notre sang dans son cœur.