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Page:Verhaeren - Hélène de Sparte, 1912.djvu/124

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Pose ses pieds d’argent parmi les gazons froids ;
Nuit de funèbre et pâle et glacial arroi
Dont se parent l’azur des mers et des cieux vastes ;
Nuit de silence clair et de ténèbres d’or ;
Nuit de Dieux voyageurs qui allez d’astre en astre,
Présider à leur chute et régler leur désastre,
Mêlez mon deuil à leur ruine et à leur mort !


(À l’avant-plan, deux bergers se sont glissés et causent
en désignant le bois sans voir d’abord Hélène.)


PREMIER BERGER


Je te dis que là-bas brillent des yeux sans nombre
Et que bougent les pins et que vivent leurs ombres ;
Si tu n’as vu les satyres viens donc les voir.


DEUXIÈME BERGER


J’ai peur.


PREMIER BERGER


Ne crains donc rien ; ils me connaissent ;